Si vous ne vous appelez pas Cyrille vous-même, ou si vous ne connaissez pas de Cyrille dans votre entourage direct, vous ne savez certainement pas que le 14 février est la Saint … Cyrille. Penchons-nous sur le cas de ce Saint méconnu, en tous cas, bien moins populaire que son prédécesseur Valentin.
Contrairement à celui-ci, il n’a jamais pris l’initiative de se faire martyriser. Chacun sait qu’un bon Saint se doit d’avoir été sinon crucifié, au minimum torturé ou violement persécuté.
Pour Cyrille, point de cela. Au contraire, il passait le plus clair de son temps, accompagné par son frère Méthode à s’employer à évangéliser la lointaine contrée de Moravie. Ils y trouvaient forte opposition en la présence de moines germaniques apparemment forts hostiles à cette divine mission. Hélas pour les deux frères, mais au neuvième siècle, les allemands n’avaient pas encore développé ce sens aigu pour la persécution massive et abusive. Tout juste trouveront-ils le moyen de l’emprisonner, ce qui lui valut semble-t-il une canonisation en règle, pour ne pas dire méthodique.
Aujourd’hui, les dieux du marketing ont fait tomber Cyrille et Méthode dans l’oubli le plus parfait. On se souviendra simplement qu’ils sont les saints patrons de la Bohème, la Bulgarie, la République Tchèque et plus généralement de la Yougoslavie. Dans une vain et ultime tentative de leur rendre grâce, JP-II les bombarda patrons de l’Europe dans les années ‘80.
Quant à ce cher et vénéré Valentin, la célébration de son nom en ce jour ne serait réellement que le fruit du hasard. Selon les croyances médiévales, cette date correspond au commencement du temps de la pariade, et par extension de celle de la saison des amours.
Chers Valentins, vous n’êtes pas obligé de participer au grand racket de la restauration et de la distribution. Surtout, surtout prenez soin de vos Valentines … et réciproquement.
