Sommet de l’OTAN


Ces jours-ci règne une sorte de frénésie grandissante dans notre ville. Jamais je n’aurais imaginé vivre au sein d’une république policière. Mais que se passe-t-il donc ? Nous nous retrouvons tous au sein d’un immense bouillon de culture mêlant policiers, gendarmes et militaires de tout poil.


Cela aura-t-il pour effet de procurer un quelconque sentiment de sécurité ambiante ?
Au contraire, celui qui habituellement pense n’avoir rien à se reprocher, se surprend à se méfier de tout. A traverser dans les clous. A s’arrêter au feu orange. A vérifier qu’il n’a pas oublié ses papiers. A ne pas désigner du doigt les cars bleus aux vitres grillagées. Il n’y a manifestement pas d’innocent, nous sommes maintenant tous suspects.

Mais que s’est-il passé ? Comment peut-on en arriver à transformer notre capitale en camp retranché ? Nos gouvernants seraient-ils définitivement passé du côté obscur de la Force ? Ce serait, hélas, presque trop simple, trop évident.


La clé du mystère est finalement bien plus cynique que cela. Toute cette mobilisation n’est dictée que par la présence éphémère d’une poignée d’êtres humains dans notre ville. Et encore, en fait de poignée, je devrais parler d’un seul individu, tellement ses homologues ont la faculté de passer inaperçu à ses côtés.


Au-delà des chiffres, que chacun pourra trouver sur la toile, on peut définitivement se demander si la folie ne l’a pas emporter sur le simple bon sens ? Non pas que je pense qu’il ne faille pas protéger les grands de ce monde. Mais cette débauche de moyens est totalement déplacée, consternante.


Ceux qui me connaissent le mieux savent bien que je suis à mille lieux d’être un « alter-quoi-que-ce-soit ». Je ne critique pas non plus le fond du système de commandement intégré de l’OTAN. Ce qui me gène foncièrement, c’est la forme que revêtent ces rencontres au sommet. Alors d’aucun diront que que tout ce vacarme se passe sous mes fenêtres, et que c’est pour cela que je me sens concerné. Et ils ont bien raison ! Jamais je ne m’étais imaginé que les G8, G20, rencontres de chefs d’états diverses engendraient un tel déploiement de force.


Bien entendu, dans quelques jours, tout ceci ne sera plus qu’un souvenir, et on nous promet déjà que notre ville gagnera en notoriété ce qu’elle aura perdu en quiétude. Personnellement, je n’imagine pas une seconde que les ressortissants de l’Alliance se ruent vers nos contrées, simplement parce qu’ils auront aperçu Michelle et Carla une coupe à la main dans la salle à manger du Palais des Rohans.


Alors de grâce, Messieurs Obama, Sarkozy, Brown et consorts, pour votre prochain sommet, tentez une percée dans le monde du virtuel. Restez chacun dans votre bunker doré, avec une caméra et un écran géant. La planète y gagnera en tonnes de CO2, les citoyens en tranquillité et vous préserverez votre bonne conscience.

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